jeudi 10 mai 2012

Deux AmLa testostérone pour mincir ?

L'European Congress of Obesity (ECO) se déroule en France, à Lyon, du 9 au 12 mai. Il présente des travaux novateurs.

mincir avec la testostérone ?
C'est le congrès européen de référence sur l' obésité.
Cette année, l'European Congress of Obesity (ECO) se déroule en France, à Lyon, du 9 au 12 mai. L'occasion de découvrir les travaux novateurs sur un enjeu de santé publique majeur. D'autant que le congrès est ouvert aux initiatives venues de toutes les disciplines: «Nous voulons qu'existe une culture commune, qu'il y ait une interpénétration allant de la sociologie aux modes d'action cellulaire», explique le Pr Martine Laville, présidente du comité scientifique du congrès. De la cellule à la ville, le champ d'étude est vaste.

Testostérone pour contrer un imc de plus de 30 ?

Par exemple, au niveau des interactions entre les hormones et le poids corporel. Les travaux du Dr Farid Saad (Université de médecine des Émirats arabes unis) montrent qu'en rétablissant un taux normal de testostérone à des hommes un bmi supérieur à 30 qui en manquaient, on peut les aider à perdre du poids de corps. Il a suffi de ramener la testostéronémie au-dessus du seuil normal de 3,5 ng/mL pour que des hommes qui pesaient au départ en moyenne 106 kg avec un tour de taille de 107 cm perdent environ 16 kg et reviennent à un tour de taille de 98 cm au bout de cinq ans. Mieux encore, le bilan lipidique comme la pression artérielle de ces obèses revenaient, grâce au traitement hormonal, à des niveaux acceptables.
Problèmes de fertilité
Toujours au niveau hormonal, on savait déjà que les femmes dans les extrêmes de poids corporel, trop maigres ou un bmi supérieur à 30, avaient des problèmes de fertilité mais une étude de l'Université de Sidney va plus loin. Elle montre qu'en faisant perdre quelques kilos, 6,6 kg en moyenne, à des femmes un imc de plus de 30, grâce à un programme combinant régime amaigrissant, exercice et techniques psychocomportementales, on augmente considérablement leur chance d'être enceinte. Un an après le début de l'étude, la moitié était enceinte. En revanche, dans le groupe contrôle, qui n'avait bénéficié que de conseils diététiques et avait perdu 1,8 kg en moyenne, ce n'était le cas que pour une femme sur sept.
Changement d'échelle avec l'influence de l'environnement urbain dans lequel on évolue (proximité des supermarchés et fast-food) sur la corpulence. Hélène Charreire, de l'Institut d'urbanisme de Paris (université Paris-Est Créteil et Inserm), avec ses collègues du projet d'étude des liens entre activité physique, nutrition et environnement (qui regroupe des chercheurs de Paris, Lyon et Strasbourg) a participé à une recherche coordonnée par le Pr Jean-Michel Oppert (Pitié-Salpêtrière, Inserm). Ils ont comparé le corpulence et les habitudes alimentaires des Parisiens et des banlieusards.
«Ceux qui ont une accessibilité importante à un supermarché ont des habitudes alimentaires plus saines (légumes, fruits, etc.), note Hélène Charreire, et ils ont aussi, en petite couronne, un indice de masse corporel (IMC ou rapport poids/taille, NDLR) plus faible. Par contre, à l'inverse de nos hypothèses initiales, à Paris, l'IMC serait plus élevé lorsque l'on réside à proximité d'un supermarché.»
Contrairement aux relations observées dans d'autres pays, la proximité d'un fast-food ne semble pas, dans cette étude, avoir d'impact sur la corpulence. «Il faudra approfondir ces résultats, explique la chercheuse, mais cela montre que l'on doit adapter les politiques nationales au contexte de vie local.»
La technologie se fraye aussi un chemin dans l'obésité: «Les nouveaux médias, les réseaux sociaux, le coaching, la géolocalisation pour suivre le déplacement des personnes. Tout cela peut aider à lutter contre l'épidémie d' un imc de plus de 30», remarque le Pr Laville. D'ailleurs, des applications pour smartphone existent déjà pour permettre à un un imc de plus de 30 de rester anonymement dans des réseaux de soutien et d'entraide à la perte de corpulence.



Deux Américains sur cinq seront auront un imc de plus de 30 en 2030

Plus d'un Américain sur trois souffre déjà d' un imc de plus de 30(34 %) et ce problème de santé publique ne semble pas en voie de se résorber chez notre voisin du Sud. Selon une étude publiée dans la revue spécialisée American Journal for Preventive Medicine, les neveux et nièces de l'Oncle Sam seront d'ici 2030 42 % à avoir un excès de corpulence extrême.
Plus de deux Américains sur cinq seront alors un imc de plus de 30
selon la définition qu'offre l' bmi (le rapport entre le poids d'une personne et le carré de sa taille). Une personne est considérée un bmi supérieur à 30 quand son indice de masse corporel atteint le chiffre fatidique de 30.
L'augmentation du nombre d' obèse coûte extrêmement cher aux Américains. Les coûts médicaux pour des maladies liées à un poids de corps excessif ont augmenté de 27 % en trente ans.